Les 500 food carts (camions-restaurants) de
Portland sont menacés de gentrification.
Food carts - © Mathilde Salmon |
Portland,
Oregon, USA. Au croisement de la 50th et de Division, un chantier remplace depuis
quelques mois les food carts (camions-restaurants). Dans la ville, des grues
s’activent, érigeant l’armature de futurs appartements branchés. Car Portland a
le vent en poupe. Mais ce boom
immobilier menace d’évincer les food
carts qui s’étaient installés sur des parkings ou terrains jusque là inoccupés.
Un modèle unique
La
ville s’est forgée une réputation culinaire avec ses carts :
New York Times - Portland's food cart scene
Veronica, propriétaire
du camion La Arepa, explique ce modèle unique : « Portland
est précurseur de ce que l’on appelle les food
pods » (i.e. les camions sont statiques et partagent un même terrain).
Histoire des food carts
Les pods
se sont développés sur les terrains du centre-ville laissés vacants par
l'économie mollassonne des années 80. Le phénomène s’accélère avec la récession
de 2008, poussant les entrepreneurs à investir sans trop de risques. Les consommateurs
fauchés, eux, apprécient les petits prix pratiqués. A partir de 2009, des
investisseurs conçoivent des food pods entièrement aménagés, garantie d’un retour
sur investissement rapide. L’avenir semble brillant : une meilleure organisation, une
décoration plus chiadée et des commodités qui répondent aux attentes des
clients. Les chefs redoublent de créativité, motivés par la concurrence et le
succès du phénomène.
Food cart du Waterfront - © Mathilde Salmon |
Victimes de leur succès
Si l’afflux
de piétons et le regain d’activité attirent les investisseurs, Brett
Burmeister, rédacteur en chef de www.foodcartsportland.com, s’inquiète
de la fermeture récente de deux pods. Veronica en a fait les frais : « nous
avons dû déménager car le terrain s’est vendu pour construction (...) Nous survivrons
en choisissant bien où s’installer et en prêtant attention au produit, aux
exigences du marché et aux médias».
Panneau sur un chantier - © Mathilde Salmon |
Quel futur pour les
carts ?
Avec
l’annonce de la construction de 11 tours dans le centre-ville, Brett B. s’alarme
: « La nouvelle dynamique va changer l’écosystème des food carts.
Actuellement, il y en a 150 sur des propriétés privées qui seront
développées ». John, propriétaire du Left Coast, ne conçoit pas les carts dans l’avenir de Portland. Du moins pas à
cette échelle. « C’était temporaire », dit-il. « L’industrie s’est
faite avec des talents, des rêves et une faible économie. Maintenant que
Portland prospère, les propriétaires de terrain ont réalisé qu’ils pouvaient
faire plus d’argent. » Laura Weiss, fondatrice de Go Box, espère que le secteur saura rebondir.
« Chaque camion sert 50 repas par jour ! Où déjeunerons-nous ? ».
« Portland devra se réinventer »
Pour John, « l’idéal serait de laisser le rez-de-chaussée des tours à des mini restaurants. Un food pod en somme, mais à l’intérieur ». Une autre solution serait d’autoriser les food carts à circuler en ville. Selon Veronica, ça n’arrivera pas : « je ne crois pas que le modèle va changer ; il évoluera sûrement, façon Portland ». Elle ajoute : « la menace vient d’une économie qui va mal ; si les clients vont bien, nous aussi ». John n’y croit pas non plus: « Portland est précurseur, pas suiveur. Les food carts trouveront un moyen de se réinventer.»
Pour John, « l’idéal serait de laisser le rez-de-chaussée des tours à des mini restaurants. Un food pod en somme, mais à l’intérieur ». Une autre solution serait d’autoriser les food carts à circuler en ville. Selon Veronica, ça n’arrivera pas : « je ne crois pas que le modèle va changer ; il évoluera sûrement, façon Portland ». Elle ajoute : « la menace vient d’une économie qui va mal ; si les clients vont bien, nous aussi ». John n’y croit pas non plus: « Portland est précurseur, pas suiveur. Les food carts trouveront un moyen de se réinventer.»
Est-ce qu'au pire, ces camions restaurant ne pourraient pas s'installer (stationner) temporairement dans la rue, sur la chaussée, au moins au moment des repas. Evidemment ça exclue de s'asseoir mais les gens bénéficieraient de la nourriture, faite de spécialités étarngères.
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