Couleurs d'automne

Portland est une ville qu'on pourrait qualifier de "verte", car pluvieuse ("légèrement arrosée", diraient les locaux) ; elle laisse également une grande place aux jardins, aux plantes, aux parcs, aux arbres. Et tant mieux, c'est pour ça (et pour ses ponts, et pour son Mont Hood) qu'on l'aime !

Vue sur le Mont Hood à l'est (depuis Pittock Mansion)

Encore plus belle à l'automne :  

En cette saison, les feuilles des arbres prennent le ton des citrouilles d'Halloween, le rose en plus. Et lorsque, entre deux averses, le soleil veut bien pointer le bout de ses rayons, les tons orange, jaunes et rose donnent à la ville une beauté toute particulière. Ajoutons au tableau quelques champignons qui poussent sur les trottoirs et on se croirait presque dans les bois !

Rue de Portland à l'automne 

Champignons des villes 

Balançoire de rue

L'automne aux USA, c'est aussi Halloween :

La frénésie des décorations d'Halloween a commencé il y a quelques temps déjà, mais elle s'est accentuée ces derniers jours. Les citrouilles fleurissent sur les porches, les fantômes envahissent les arbustes, les squelettes percent les pelouses et de gros chats noirs gardent les maisons. Aux fenêtres, des araignées dodues et poilues pendent au bout de leurs toiles géantes, tandis que morts vivants et monstres se font coucou d'un côté et l'autre de la rue. Remontent alors en moi des souvenirs d'enfance de mon année passée à Boston, lorsque je découvrais Halloween pour la première fois, et que tout semblait magique. Mon frère et moi étions fascinés par tous les gadgets vibrants et sonores, les sucreries trop colorées pour être vraies et les maisons transformées. Le 31 Octobre, nous avions récolté plus de 800 bonbons, en échange des trois mots d'anglais que nous avions appris pour l'occasion : "Trick or Treat !". 

Décorations d'Halloween

Mais au fait, c'est quoi Halloween ? 

Croyez-le ou non, mais la fête d'Halloween vient d'Europe ! Plus précisément, d'Irlande et d'Ecosse, où on la nommait il y a fort longtemps Saint Samain. C'est cette nuit là que les morts avaient choisi pour resurgir dans le monde des vivants. Au milieu du XIXè siècle, la tradition traverse l'océan avec les migrants irlandais et écossais qui s'installent dans le pays de la liberté. Halloween, ou "All Hallows Eve"*, est née, et les enfants déguisés célèbrent les âmes éteintes dans leur chasse aux trésors.  

Sur les collines de Portland NW

Pourquoi la citrouille ? 

La grosse courge orangée n'a pas toujours été le symbole d'Halloween. Avant, on sculptait un navet, en référence à la légende irlandaise du méchant Jack. Mais il est bien plus aisé de sculpter une grosse citrouille qu'un petit navet.. Ou bien serait-ce que les Américains raffolent des "pumpkin pies" ?

Au supermarché, au marché et dans la rue

Pas de porte portlandais

On est prêt à fêter les morts !

Je ne sais pas si on mangera de la tarte à la citrouille pour célébrer Halloween, mais en tout cas on a nos déguisements pour ce WE !! Ghislain ne quitte plus sa perruque... 

Perruque d'Halloween

Happy Halloween !

* la veille de tous les Saints

Who's got more trumps * ?

Hillary/Trump, le "pire ou le moins pire" ? 

Ce qui tient en haleine l'Oncle Sam en ce moment, c'est bien sûr la féroce bataille que se livrent les deux candidats à l'élection présidentielle de novembre. D'un côté, Hillary Clinton, Démocrate, ex Première Dame et Secrétaire d'Etat (sous Obama), qui est loin d'enthousiasmer les foules. De l'autre, Donald Trump, Républicain, sombre imposture et magnat de l'immobilier qui incarne la "réussite" américaine mais n'a aucune expérience politique. Et dont les idées sont très, très, très à droite. Je ne vais pas relater ici l'évolution des campagnes de chacun (la presse est là pour ça), juste exprimer le désarroi que j'ai ressenti lors du débat qui a eu lieu hier soir entre Trump et sa rivale. 

Un débat "dérangeant" 

J'ai trouvé ce 3ème et dernier débat assez pitoyable, même si ce fut, paraît-il, le meilleur (je n'ai pas vu les deux premiers). Nous avions un Donald incompétent, martelant son amour pour le second amendement (le port d'armes) et ne disant rien de son programme, mis à part qu'il va créer 25000 jobs "by cutting taxes". Il n'a, je crois, répondu à aucune des questions posées, préférant attaquer Hillary sur des sujets qui n'avaient parfois rien à voir. Face à lui, "la Secrétaire", capable, elle, d'argumenter un point de vue et de rebondir sur les diverses attaques de son ennemi. Son erreur a été, à mon sens, de trop rentrer dans son jeu ; un "Monsieur Trump, vous ne répondez pas à la question posée" aurait été préférable à une montée dans les tours. Et puis nous avions un modérateur mou, qui laissait dériver Mr Trump et ne vérifiait pas les infos en temps réel. Bref, c'était plus une joute verbale qu'un véritable débat politique. Je crois qu'il vaut mieux se détendre en visionnant la parodie des débats sur Saturday Night Live !

 

Aux US, on affiche son bord politique...

Les Américains ont ça d'extraordinaire qu'ils n'hésitent pas à afficher publiquement qui ils soutiennent à l'élection présidentielle :

J'ai même trouvé, chez les riches (le quartier Nord Ouest, dans les hauteurs de Portland, j'y reviendrai dans un prochain post), une Hillary férocement défendue par un chat d'Halloween :

Dans d'autres quartiers de la ville, on utilise même la politique pour faire, avec humour, un peu de pub pour le business :

J'avoue ne pas encore avoir vu de pancarte Trump à Portland ou dans l'Oregon... il en serait peut-être autrement si je passais ces quelques mois au Texas ! 

... et on fait du merchandising 

Tout est bon pour faire un peu de profit ! C'est ainsi qu'à l'aéroport de Newark je suis tombée devant un rayon de produits dérivés de nos candidats préférés, entre les décorations d'Halloween et les sandwiches en triangle. Une poupée Trump, le rêve, enfin un Ken qui va mettre une main aux fesses à Barbie pour la décoincer un peu !

Rassurez-vous, je n'ai vu personne vêtu d'un t-shirt Trump ou se baladant une tasse de café Hillary à la main (amusant d'ailleurs qu'on utilise le nom de famille du riche homme d'affaires et le prénom de la "Secretary").

RDV le 8 novembre !

Force est de constater que l'affichage présidentiel durera plus longtemps que celui d'Halloween, puisque la chasse aux sorcières et aux monstres (puissent-ils croquer Donald par la même occasion) aura lieu le 31 octobre, et l'élection le 8 novembre. Si cette dernière vous intéresse (elle me passionnerait presque maintenant !), je vous conseille ce documentaire sur les parcours de vie de Donald et Hillary. En attendant, nous verrons bien si, comme le pense Monsieur Moore, l'Amérique élira un "moron" (terme faisant partie du champ lexical de Trump, voir aussi cet article) à sa tête dans 20 jours. 

* a trump : un atout (dans un jeu de cartes par exemple). Peut aussi signifier, dans un langage familier brittish, un pet. 

The Learned Ladies & Trump

Certains citoyens américains se sont amusés à expliquer des oeuvres de la littérature avec les mots (et l'esprit) de Trump. Le résultat est assez amusant, personnellement j'aime beaucoup Romeo & Juliet. Je me suis prêtée au jeu et voici les Femmes Savantes de Molière expliqué par D.T.

The learned ladies

Nasty women ! They think they can rule our world, do bet'er than we do. So it’s a bunch of nasty, incompetent women who are educated. So wrong. And the second daughter, the stupid one, she wants to marry that guy but the mother, that moron, she won’t let her. So sad. In the end the women win, it’s terrible and dangerous. I would have made it better, I would have made it great like I will make America. 

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Landing in Portland

So here I am. J’ai atterri à PDX, Portland Oregon, à 8257 km (5131 miles) de Paris, avec le métro, la tour Eiffel, quelques milliers d’habitants et 9h en moins. C’est dans cette ville, la plus grande de l’Etat, que je vais consommer mon « sabbatical », comme on dit ici (il faut bien accentuer le « bba » et changer le « t » en une espèce de « d » mou. You know.).

Mais c’est où c’est quoi l’Oregon, me direz-vous ! C’est le 3^ème état traversé par le PCT (Pacific Crest Trail) en partant de la frontière mexicaine. Doesn’t ring a bell ? Ok, c’est l’Etat coincé entre la Californie (au sud) et celui de Washington (au nord). Better ?! Sinon, look on the carte.

L’Oregon donc. Etat injustement méconnu, dont le nom évoque un parfum d’aromate, même si celui qui odore la ville depuis quelques mois semble être d’une espèce qu’on fume. Qu’on se le dise clairement, Marie Jeanne est en ville ! Mais on y reviendra plus tard, je n’ai pas encore franchi le seuil d’un Coffee shop.

Comme on s’ennuie en Oregon, je crée un blog !

Je plaisante bien sûr, l’Oregon est un Etat fantastique où le temps file aussi vite qu’ailleurs, et mine de rien je suis bien occupée. Je comprends mieux môman qui, bien que retraitée, répète à tout va qu’elle n’a le temps de rien. Ce blog, ça n'est pas because I'm bored, c’est pour donner quelques nouvelles à ceux et celles qui en voudraient, ou à qui voudrait dégommer du cliché – ou pas d’ailleurs.  

Welcome to PDX

Portland a beau être LA grande ville du coin, c’est Salem, que je ne connais pas, qui rafle le statut de capitale. La cité des roses (l’un des surnoms de Portland) est connue pour être la ville « la plus bizarre des USA », sans doute pour son esprit hippie-bobo-écolo-gluten free. On s’attend à y trouver des énergumènes vintages sur des vélos rouillés, barbe au vent, tattoo sur l’oreille et travel mug à la main, bravant la pluie avec philosophie. Oooops pardon, j’oubliais, « it doesn’t rain in Portland, it drizzles*". Une fois par an, on peut même croiser des cyclistes nus :

Bref, welcome to Portland guys !

* to drizzle : bruiner